Dans la vie, tout est affaire de rencontres. Pour Mikaël Hyvert, la première, assurément déterminante, est celle de sa mère finlandaise et de son père français de Polynésie.
Mikaël passe sa jeunesse à Tahiti, dans la partie la plus montagneuse de l’île volcanique. À l’adolescence, il cherche sa voie quand il rencontre un agriculteur local qui lui parle de la terre. Sensible à l’environnement où il a grandi, il voit se dessiner son avenir. Quelques années plus tard, le voilà étudiant en métropole, passionné d’histoire et d’archéologie, mais happé par la vigne. Il acquiert un début d’expérience au gré des petits boulots qui le mènent de la vallée de la Loire au Bordelais, et jusqu’en Amérique du Sud, où il vérifie, au Chili et en Argentine, combien la vigne s’épanouit en altitude. Lorsqu’il se pose enfin, en 2015, au cœur des volcans d’Auvergne, conquis par un paysage qui lui rappelle son enfance, il a le sentiment de toucher au but. Un enfant de Tahiti vigneron en Auvergne… la belle histoire — de volcans en volcans — se tisse avec Camille, sa femme. La rencontre avec Jean-Pierre Pradier lui fait prendre un tournant décisif.
Quand on parle de vin en Auvergne, il est bon de se souvenir qu’à la fin du XIXe siècle, le vignoble, d’une superficie de 45 000 hectares, y était le troisième plus grand de France. Jean-Pierre Pradier descend de trois générations de vignerons, il a présidé durant 21 ans la Fédération viticole du Puy-de-Dôme, obtenu, en 2010, l’AOC pour les Côtes d’Auvergne et réussi, à titre personnel, la conversion en bio, en 2009, de son Domaine des Trouillères. Au moment de prendre sa retraite, en 2016, il ne lui manque, pour achever en beauté un parcours exemplaire, qu’une seule chose : trouver un successeur. Après plusieurs tentatives infructueuses, il rencontre Mikaël Hyvert, alors embauché aux Boudes, un des crus de l’appellation. C’est comme un coup de foudre. Jean-Pierre Pradier sent d’emblée qu’il a trouvé la bonne personne pour transmettre le témoin.
Mikaël et Camille Hyvert
C’est ainsi que Mikaël Hyvert se retrouve à la tête des 6 hectares du Domaine des Trouillères, et produit, sans intrants, souvent sans soufre, des vins typés, aromatiques et frais, qui expriment le plus naturellement possible la personnalité d’un terroir volcanique unique. Sur le basalte, le chardonnay révèle une minéralité et une profondeur étonnantes. Sur les marnes argilo-calcaires, le gamay associé au pinot noir allie fruité et puissance.
Le vignoble d’Auvergne, s’il ne compte plus aujourd’hui que 400 hectares, partagés en AOC Côtes d’Auvergne, IGP Puy de Dôme et VdF, a trouvé en Mikaël Hyvert et une poignée de jeunes vignerons bio passionnés une relève digne de son potentiel.
Mikaël et Camille Hyvert, Domaine des Trouillères,
5 rue de Tobize
63730 Les Martres de Veyre
06 33 77 60 45 / domainedestrouilleres.com@gmail.com
domaine-des-trouilleres.business.site